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30 janvier 2007 2 30 /01 /janvier /2007 01:10
Bienvenue au Mexique
Voyager, quels outils, pour quelle rencontre ?
 
Poser comme idée de départ que notre voyage est basé sur la rencontre c’est une chose. Trouver les moyens de rencontrer réellement les gens, c’est autre chose.
 
Bien sur, tout peut être prétexte à la rencontre, un verre de bière, un match de foot, le stop, une discussion à l’improviste dans la rue ou le métro,… Mais au-delà de toutes ces petites choses, nous nous sommes aperçus qu’il existe des « outils » qui facilitent grandement la rencontre.
 
Quels outils, pour quelle rencontre ?
 
-         Le WWOOF
et
-         Le Couchsurfing
 
 
Le WWOOF est un réseau international de fermes biologiques. En échange de 5 ou 6 jours de travail par semaine, on est accueillis, nourris et logés dans une famille de fermiers.
 
C’est ce que nous avions fait au Québec dans la ferme de sirop d’érable et c’est ce que nous venons de refaire au Mexique dans une ferme près de San Miguel de Allende.
 
Quoi de mieux pour rencontrer une famille que de vivre et de travailler au quotidien avec elle ?
 
Ce sont toujours des expériences très enrichissantes.
 
Voici quelques photos de notre temps dans la ferme au Mexique :
 
 
* Le « Couchsurfing » : www.couchsurfing.com ou http://www.hospitalityclub.org
 
Le « surf de canapé » c’est tout aussi magique. L’idée est simple : créer de l’amitié et de la paix dans le monde… Au début cela fait sourire… mais en fait ce n’est pas si con. Quand on apprend à connaître d’autres personnes et à découvrir leur gentillesse, cela nous ouvre aussi les yeux et l’esprit.
 
Bon revenons au canapé. En gros chaque personne peut dire « j’habite a tel endroit (Paris, Mexico, New York, Liège, Val d’Illiez, Chaudrons en Mauge,…) et je suis près à accueillir des voyageurs », tandis que d’autres disent « je voyage actuellement par la, est-ce que je peux rester 1 ou 2 jours chez vous ? » Et voila le tour est joué…
 
Vous allez nous dire, « héberger des gens d’accord, mais en échange de quoi ?! » eh bien euh… rien du tout ! Enfin si, en échange d’une discussion, d’un repas, d’un cours de guitare, de nouvelles du monde, d’une amitié… Rien d’obligatoire, tout est possible.
 
Nous avons déjà fait du couchsurfing dans pas mal d’endroits, aux USA : à New York, à Washington, à Conway dans l’Arkansas, à la Nouvelle Orleans et on en a refait au Mexique : à Monterrey et à Mexico DF (la capitale).
 
Que des expériences inoubliables…
 
Imaginez. Cela fait 3h que nous sommes au Mexique et nous arrivons dans la deuxième plus grosse ville du pays, Monterrey, il est 21h et nous ne connaissons personne…
 
Enfin presque personne. Suite à un mail que nous lui avons envoyé pour expliquer notre voyage, Divina et un ami à elle, Carlos, viennent nous chercher à la gare d’autobus en voiture et nous ramènent à la maison.
 
Apres une rapide présentation à la famille : parents, grand-mère, cousines, sœurs,… nous entamons notre premier repas mexicain : tacos (rien à voir avec les faux qu’on voit dans les Taco Bell…), sauce piquante,…
 
Puis nous nous préparons pour sortir avec Divina et Carlos. Balade à pieds dans le vieux centre ville, puis boite de nuit. C’est bizarre de danser comme des fous avec des gens que ne connaît que depuis 2h ! Mais c’est génial !
 
Ceci est le point de naissance d’une amitié très forte avec la famille. Nous devions rester 1 nuit, nous en somme restés 3… Ils nous ont adoptés comme des enfants naturels de la famille. Au menu : repas traditionnels, balades dans le parc en famille,
foot, marche dans la montagne,… et surtout la quasi rituelle LOTERIA tous les soirs vers 19h avec tous les membres de la famille ! L’occasion de fous rires débridés même si à chaque fois on se fait pouiller par la grand-mère… (car évidemment on joue pour de l’argent)
 
Au moment de se dire au revoir on pleure. Cela ne fait que 4 jours que nous nous connaissons mais la tristesse s’empare profondément de nous. Quitter sa famille c’est toujours difficile. Mais nous savons (ou du moins nous espérons) que nous nous reverrons…
 
Dans le bus qui nous amène vers la ferme nous sommes pris par un mélange de sentiments : tristesse et joie, bonheur et nostalgie. Nous sentons au fond de nous que c’est pour cela que nous voyageons, pour ces rencontres si riches, ces moments de partages inoubliables. Voir à nouveau tant de gentillesse, donnée avec tant de simplicité et de naturel nous touche profondément et nous (re)donne espoir en l’être humain.
 
 
Bon, nous allons vous épargner les détails sur notre arrivée dans une famille à Mexico dans la plus grande ville du monde, mais l’histoire est assez semblable. 5 jours de vie et de partage incroyable.
 
 
Finalement nous nous rendons compte que tout le monde attend l’occasion de pouvoir rendre service. Il faut juste trouver le moyen de se rencontrer…
 
Pour nous il est clair que le WWOOF et le couchsurfing sont de ces moyens.
 
 
Ainsi s’achève notre temps au Mexique… Demain nous prenons l’avion pour Lima au Pérou. L’aventure (humaine) se poursuit.
 
Hasta luego,
 
Chapaco, Nacho y Tino.
 
P.s. à noter l’importance d’internet dans nos moyens de rencontre… sans internet notre voyage aurait un visage très différent, et d’ailleurs pour vous il n’aurait pas de visage jusqu'à notre retour…
P.s. 2 Ce n’est pas au Mexique qu’on a commencé a rencontrer des gens… la preuve en image à Thanksgiving aux Etats-Unis… ou au Laos ?

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15 janvier 2007 1 15 /01 /janvier /2007 04:28
Le Washington Mall vu depuis l'endroit ou Martin Luther King a fait son Dream.
 
Papa et Maman ne sont pas si loin...
 
ALL you can eat... and put in your bag...
 
Pendant toute une nuit les camioneurs de West Memphis, s'acharnent a nous faire comprendre qu'on avait tort a propos du stop aux Etats-Unis. Leurs yeux remplis de mepris et la pluie achevent de nous convaincre... (ou nous achevent ?)
 
Apres cette nuit blanche de froid et de galere, notre premiere nuit a l'hotel depuis le debut du voyage est arrivee au bon moment.
 
Une seule nuit a l'hotel en 2 mois cela veut dire que parfois il faut savoir se glisser dans les endroits les plus insolites... parfois a l'etroit,
 
parfois dans une ecole transformee en dortoir collectif
 
La nouvelle annee commence bien : voila ce qu'on a trouve par terre dans les dix premieres minutes de l'annee 2007 (oui oui c'est bien un billet de 50 dollars au milieu !...)
Doyle, le seul camioneur des USA qui ait daigne nous prendre en stop...
LOTERIA ! Oups, mais c'est pas au Mexique ca ?!?
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15 janvier 2007 1 15 /01 /janvier /2007 02:25
A la fin de notre message sur le travail volontaire que nous faisions à la Nouvelle Orleans , nous vous avions dit que notre message ne pouvait pas réelement s’arreter là. Nous avons vu, entendus et ressenti trop de choses pour ne pas vous en faire part.
 
Ce message sera donc un peu moins joyeux et festif que les précédents, Veuillez nous en excuser, mais la réalité n’est malheureusement pas toujours joyeuse et festive.
 
Comme toujours, nous voulons placer notre message sous le signe de la complexité. En effet, nous rencontrons dans notre voyage un melange d’espoir et de désespoir. A travers tous ce qu’on a la chance de vivre on ressent la complexité du monde, ce qui nous aide à sortir des stéréotypes simplistes.
 
Retour à la Nouvelle Orleans ou un an et demi apres l’Ouragan Katrina et les inondations qui ont suivi, la situation est toujours critique. Les maisons moisissent tandis que des familles continuent de vivre dans des caravanes, des logements de fortunes et même pour certaines dans la rue !

Pendant notre temps à la Nouvelle Orleans , nous avions du mal à croire ce que nous voyions. Nous nous répetions à nous même régulierement cette phrase comme pour nous forcer à y croire : "Nous sommes aux Etats Unis, le pays le plus riche du monde, défenseur des libertés individuelles, symbole d'un monde de vie fait de droits, de libertés, de confort, de sécurité." Et pourtant...

A la Nouvelle Orleans , c'est la désolation. Ce qui frappe d'abord ce sont les images, ces images de quartiers fantomes, vides de toute personne, des maisons détruites, en ruines, marquées d'une croix qui indique le nombre de cadavres trouvés dans la maison par les secouristes, marquées par le niveau de l'eau, la saleté,... et puis il y a l'eau contaminée, les infections, la police militaire qui sillone les rues desertes… et tout ça alors qu'on est déjà un an et demi apres Katrina...

Ce qui frappe ensuite c'est la realité du moment elle même : Les gens ont fuit en laissant tout ce qu'ils avaient derriere eux... ou sont ils ? Dans quelles conditions vivent-ils aujourd'hui ? Les ruines sont toujours là... pourquoi? Pourquoi n'ont-elles pas été rasées? Pourquoi est-ce que ce sont des jeunes americains venu des quatre coins du pays, sans moyen qui doivent faire ce travail de leur propre initiative? Pourquoi le gouvernement américain envoi-t-il plus de 100 000 soldats en Irak mais aucun pour aider à la Nouvelle Orleans ? Pourquoi certains logements sociaux qui sont, eux, toujours debouts et habitables moyennant quelques travaux, vont être détruits pour être remplacés par de nouveaux logements, privés, chers, trop chers pour permettre le retour des anciens habitants ?...

La realité c'est que ces gens ont été abandonnés, la réalité c'est que la ville et l'administration Bush ne souhaitent pas les aider car elle ne souhaite pas leur retour.
 
Faire de l’humanitaire aux Etats-Unis était déjà en soi quelque chose de surprenant... mais prendre consience des réalités socio-politico-économiques qui soutendent ce qui se passe actuellement à la Nouvelle Orleans donne tout simplement la nausée.
 
Si vous demandez à des habitants de la Nouvelle Orleans ce qu’il se passe dans leur ville depuis l’Ouragan Katrina, la plupart des gens vous diront qu’il s’agit ni plus ni moins d’une véritable EPURATION ETHNIQUE !
 
L’ « ethnie » concernée en l’occurence ce sont les pauvres, pour la majorité des noirs americains mais pas seulement.
 
Quand on entend cela, au début on se dit : « Non ce n’est pas possible. Il ne faut quand même pas éxagerer, on ne peut pas parler d’épuration ethnique ».
 
Et pourtant... Regardons les faits.
 
- Juste apres Katrina, et l’inondation de la ville, la police militaire a investie la ville avec l’ordre de « tirer pour tuer » sur tout jeune homme noir – potentiellement pilleur.
Aucun décompte du nombre de morts par balle durant cette période a été fait, mais il s’agirait de plusieurs centaines !
 
- Alors que les habitants des quartiers pauvres – les quartiers les plus indondés – fuyaient vers des quartiers riches, non-inondés, la police militaire a barré l’entrée de ces quartiers et a tiré sur les personnes qui essayaient quand même de s’y refugier. Une nouvelle fois il s’agissait de protéger les riches de potentiels ¨pilleurs¨...
 
- Il a fallu plus de 5 jours pour que les secours aillent dans les quartiers pauvres. Conséquence, beaucoup d’enfants et de personnes agées sont mort de chaud et de désydratation. Il faut comprendre que pendant une semaine, l’eau atteignait plus de 3 metres dans certains endroits et que sous le soleil toride avec des temperatures qui depassaient les 35 degres, les personnes s’étaient réfugiés sur le toit des maisons, sans eau, sans nourriture, sans soins,...
 
- Les habitants de la Nouvelle Orleans qui n’avaient pas les moyens d’aller rejoindre de la famille ou des amis quelque part ont été envoyés aux quatre coins des Etats-Unis. Sans pitié, dans la panique générale, des familles ont été divisées. Aujourd’hui rien n’est réellement fait pour que ces gens puissent revenir et se retrouver.
Alors que la Nouvelle Orleans comptait pres de 450 000 habitants avant Katrina dont 2/3 de noirs americains, aujourd’hui la population est d’environ 180 000 habitants dont seulement ¼ de noirs.
 
- Les quartiers les plus vite reconstruits sont évidemment les quartiers riches. La ville a meme décidé que beaucoup de logements sociaux – dont certains qui n’ont même pas reellement été abimes pendant l’inondation – seraient détruits prochainement, puis les terrains vendus à des entrepreneurs privés qui construiront à la place du « mix-housing » pour melanger les populations. Malheureusement les plus pauvres ne peuvent pas payer les loyers des ¨mix-housing¨...
 
 
Finalement, pour beaucoup de décideurs – économiques et politiques – americains, Katrina est l'occasion de vider la ville de ses pauvres et de sa population noire (souvent les mêmes...). C’est ainsi qu’un leader républicain louisianais confiait à des affairistes de Washington : “Enfin, les cités de La Nouvelle-Orléans ont été nettoyées. Ce que nous n’avons pas su faire, Dieu s’en est chargé” ! Katrina est l'occasion de faire grimper l'immobilier, d'investir dans les nouvelles entreprises de la Nouvelle Orleans en reconstruction... En reconstruction ? Pour une ville plus riche, plus blanche, plus sure, plus rentable, plus attractive pour les investisseurs, pour une ville dominée par le secteur privé...pour une ville sans solidarité, sans justice, sans unité, sans ses anciens habitants, chassés par l'Ouragan Katrina puis par celui du capitalisme dans son visage le plus brut. C’est ce qu’on appelle le Capitalisme de Catastrophe. Rien de tel qu’une bonne catastrophe pour faire de l’argent rapidement.

Il ne s'agit pas ici de faire une simple tirade anti-capitaliste, mais simplement de constater la realité qui est dure et cruelle pour toutes ces familles sans logement et sans perspective.
En voyant tout se qui se passe à la Nouvelle Orleans , en écoutant les témoignages des meres de familles, nous avions les larmes qui nous montaient aux yeux. Une fois de plus nous sommes atterrés par la cupidité des êtres humains, par la puissance de l’engrenage de la mécanique du capitalisme, les êtres humains sont écrasés, niés au profit du profit, de l’argent. Une fois de plus on ne cherche pas à supprimer la pauvreté mais à supprimer les pauvres.
 
 
Heureusement au-dela de toute cette spirale négative nous avons rencontré à la Nouvelle Orleans des êtres humains qui se levent et se battent ensemble pour avoir le droit de revivre dans les quartiers ou ils vivaient auparavant, et plus globalement pour avoir le droit au respect d'eux-mêmes, de leur famille et de leur dignité d'êtres humains tout simplement.

Nous prenons aussi de la force et du souffle dans l’energie et l’engagement de ces centaines de jeunes venus des quatres coins des Etats-Unis pour participer à la reconstruction de la ville de la Nouvelle Orleans.
 
 
Alors face à tout cela, quoi faire ? que dire ? que penser ?
 
Comment mettre en équation toutes les injustices dans le monde, la méchanceté, la cupidité des êtres humains et la gentillesse, la bienveillance, la confiance d’une personne comme Greg ?
 
Tant de gentillesse et de méchanceté dans un même monde.
 
Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Beaucoup de choses ne nous incitent pas à l'optimisme. Mais ce que nous sentons de maniere encore diffuse, c’est que nous pouvons, nous voulons, à travers nos choix personnels et dans notre maniere d'aller vers les autres, essayer de faire ressortir le “bien”, la “gentillesse”, et l'envie de mieux vivre ensemble qui est enfouie au fond de chacun de nous. Pendant notre voyage nous sentons à quel point chacun ne demande qu'à etre gentil, à se laisser aller à la rencontre, (voir l’histoire de Greg, ou l’incroyable gentillesse de la famille Mexicaine chez qui nous habitons actuellement pour 4 jours) mais si nous ne lui en donnons pas l'occasion il peut tout de suite se bloquer et devenir un vrai con. Cela est évidemment vrai aussi pour nous.
 
Finalement le defi reste de trouver comment toucher les gens, comment les rejoindre dans leur préoccupations, dans ce qui est important pour eux. Beaucoup de questions restent en suspens.
 
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6 janvier 2007 6 06 /01 /janvier /2007 21:56
Quand le cercle du bad (= « mauvais » en anglais) s’enclenche...
 
Apres trois semaines à la Nouvelle Orleans, nous sommes donc partis le 3 janvier vers le Mexique, tout heureux de s’etre bien reposés, d’avoir bien mangés, et pleinement motivés pour notre prochaine et non des moindres aventure au Mexique.
 
Le stop qu’on avait fait dans l’arkansas était encore la pour nous lancer car Doyle, qui nous avait pris a la fin de notre marche avec sa voiture, cammioneur de son metier, nous avait dit de l’appeler quand on voulait pour qu’il nous emmene dans son camion de la nouvelle orleans vers Lake Charles pres du texas sur la route de Houston.
Sacré aventure, un enorme truck americain, un mec super sympa, un fast food offert... La belle vie... américaine.
 
Apres 2 heures de routes ensemble, il nous depose pres de Lake Charles, dans une truck station, étrange similitude avec la truck station de West Memphis ou on avait, il y a quelques semaines, attendu désespérément qu’un truck nous prenne vers la nouvelle orleans pendant 10 heures, de nuit... avant de finalement prendre le train.
 
On se pose donc dans la truck station...premiers refus...il est 22h.
 
10 minutes plus tard, la pluie commence... il n’y a pas d’endroit pour s’abriter du coté des camions donc on se dirige vers une pompe a essence pour voiture ou on essaie quelques temps d’en trouver une pour Houston.
 
Une voiture s’arrete, l’homme au volant veut bien nous emmener a Houston mais sa femme a vu récemment un film ou un auto-stoppeur decoupe les gens en morceaux....le bad pour les auto-stoppeurs !! Les gens qui ont fait le film n’ont jamais du faire de stop dans leur vie !
 
Il pleut trop. On décide de chercher un endroit ou planter la tente, se reposer et retenter le coup le lendemain matin. On profite d’une accalmie pour monter la tente entre deux flaques d’eaux a 500 metres du truck stop.
 
Il pleut toute la nuit, difficile de dormir. Au reveil a 5h45 du matin, il pleut toujours aussi fort, on se secoue comme on peut et on retourne vers la pompe a essence. Il pleut de plus en plus, une vraie tempete, impossible de rester dehors.
 
On se réfugie a l’interieur ou en se prend un petit dej et on se seche.
On sent qu’on ne bougera jamais.
On se resout a appeler un taxi pour aller a la gare de greyhound (qu’on s’etait pourtant juré de ne plus revoir) de Lake Charles et y prendre un bus pour Houston puis Monterrey au Mexique.
 
Ca marche, on prend le taxi et on trouve un billet pas trop cher... on monte dans un bus pour Houston. Enfin le cercle du bad semble se rombre !?! A nous le Mexique...
 
Pause a Houston de quelques heures. Le soir, on remonte dans un bus pour descendre tout au sud du texas, a McAllen, ville-frontiere, d’ou on repartira juste apres avec un autre bus vers le mexique.
 
Au moment de monter dans le bus a Houston, on ne voit pas nos sacs...ils ne sont pas dans notre bus, apparemment ils seraient deja partis vers McAllen avec le bus precedent... le bad est de retour ?
 
On demarre, en esperant retrouver nos sacs la bas...
 
Au petit matin, on arrive a McAllen, ou un type nous dit qu’aucun sac n’est arrivé de Houston !... nous sommes donc obligé de descendre du bus en commencant a craindre le pire... Ou sont nos sacs ?!? Puis soudain, le type nous fait venir dans une salle ou il a trouvé nos sacs !!! on est rassurés, on dit au chauffeur que nos sacs sont la, et que finalement on va remonter dans le bus.
 
Mais en fait, ils sont la... mais pas tous !! Il en manque un ! il manque le sac de Martin, il manque une de nos trois maisons, avec tous les vetements, le sac de couchage, les medicaments pour les pays du sud...
 
On est condamnés a attendre, jusque quand et ou ? ici, dans cette gare ???, que d’autres bus arrivent de Houston en esperant chaque fois que le sac y soit miraculeusement.
 
Ca y est, on replonge dans le cerlce du bad.
 
On zone donc dans la gare. Premier bus, pas de sac, 2eme, pas de sac.
 
On nous dit que ca arrive de temps en temps...que parfois un sac peut etre mis par erreur dans un mauvais bus, qu’il peut etre n’importe ou aux états unis pour le moment et qu’il reviendra surement a Mcallen dans quelques jours...
 
On doit attendre au moins 24h ici puis remplir une decalartion de perte et peut etre que Greyhound remboursera 250 dollars plus tard...
 
On attend, on y croit plus trop, on pense déja a ce qu’on va devoir racheter.
 
On est pas encore au Mexique ! C’est con, on est bloqués dans une ville du texas, aux portes du mexique.
 
 
Tout peut arriver, un petit detail peut changer plein de choses, parfois le cercle du bad peut nous prendre et ca peut aller vite, sans qu’on sache quand ou comment ca va s’arreter.
 
Finalement, apres une sieste au soleil on est repassés a la gare pour voir, sans du tout y croire, si le sac etait arrive pendant notr absence...et il etait la !!!!!!
 
Incroyable... mais vrai. Laissant éclater notre joie, rires, dances, on se dirige vers un petit motel miteux ou on va laisser élcater notre fatigue apres quasiment deux nuits blanches de suites....
 
Apres une nuit de sommeil a Mcallen, notre derniere et non moins marquante étape des états unis, on se remet en route et...
 
A l’heure ou on vous ecrit, cela fait deux heures que nous sommes bel et bien au Mexique ! Hemos finalemente llegado en Mexico !!!!! Dans une heure on prend un bus pour Monterrey ou on va rester un ou deux jours avant de partir travailler 10 ou 15 jours dans une ferme pres de San Miguel de Allende.
 
Tout va bien, l’aventure continue.
 
Les cameleons.
 
p.s. vous pouvez trouver une carte de tous nos voyages en Amerique du Nord sur notre blog : http://descentedesameriques-blog.com
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26 décembre 2006 2 26 /12 /décembre /2006 22:07


Il est venu 3 imbéciles qui ne le savaient pas et qui l’ont fait.

 

Recit incroyable sur les possibilités infinies de la rencontre.

 

Allez voir sur le blog http://descentedesameriques.over-blog.com pour avoir un apercu grandeur nature avec quelques photos parlantes.

 

Samedi 9 décembre 2006, 9h30 du matin. On commence a faire du stop aux abords de l’interstate 40 a Conway, une petite ville d’Arkansas. Notre objectif de la journée est assez modeste : parcourir les 30 miles (50 km) qui nous sépare de Little Rock la capitale de l’Etat d’Arkansas.

 

Souriant et confiant apres plusieurs expériences de stop positives dans les montagnes pour aller et revenir a notre randonnée, on apprécie le soleil qui brille déja haut dans un ciel bleu et limpide.

 

Au bout d’a peine 15 minutes d’attente, un homme seul dépassant de peu les 40 ans, nous fait signe de monter a travers sa vitre avant de s’arreter quelques metres plus loin.

 

Savourant notre chance, nous courrons d’un trait vers la voiture, chargeons nos sacs dans le coffre, et nous voila partis pour Little Rock.

 

Tres vite, une conversation amicale raisonne dans la voiture. Nous faisons connaissance avec notre hote, Greg qui habite maintenant dans la campagne pres de Conway apres avoir vecu 20 ans a Little Rock. Pour notre part nous nous livrons une fois de plus a un exercice assez pointilleux, résumer en deux trois mots le pourquoi du comment de notre voyage.

 

Pour simplifier nous lui disons que nous revenons d’une marche a la fois envoutante et exténuante dans les Ozark Mountains et qu’a présent nous souhaitons nous diriger vers Memphis (a 200 km de Little Rock) pour chercher un bateau pour descendre le Mississippi.

 

Aussitot il nous demande :

- « Mais vous savez ou vous allez loger a Memphis ? »

 

- « Euh non pas vraiment... normalement on dort chez des amis ou on utilise des sites internet comme le couch surfing mais on n’a trouvé personne a Memphis. »

 

- «  Ah, reprend-t-il, car mon fils était étudiant a Memphis et je suis sur qu’il peut trouver un ami pour vous héberger. »

 

- « Attendez, je vais l’appeler. » Cinq minutes apres avoir pénetré dans l’univers de Greg, le voici déja en train d’appeller son fils pour nous trouver un logement !

 

Sur le moment son fils ne repond pas. La conversation se poursuit.

 

- « Ou voulez-vous que je vous dépose a Little Rock ? » demande Greg

 

- « C’est comme vous voulez, ce qui est le plus simple pour vous. Nous on doit juste aller sur internet a la bilbiotheque municipale et faire une lessive car apres 6 jours de marche avec un feu de bois comme meilleur compagnon, nos habits puent terriblement ! »

 

- « Ah ok. Je connais un endroit ou vous pouvez faire votre lessive pas chere. C’est dans le quartier ou j’habitais avant. Si vous voulez, je vous dépose au lavomatique et pendant que vous faites votre lessive moi je fais mes courses de Noel et apres je vous retrouve et je vous amene a la bilbiotheque. »

 

- « Euh... oui merci. Mais faut pas vous déranger pour nous. »

 

- « Oh vous savez j’ai vraiment rien a faire a part des achats de Noel. Ce sera beaucoup plus intéressant de prendre ma journée pour vous aider. »

 

Arrivée au lavomatique on se rend compte qu’on n’a pas de monnaie. Pas la peine de le dire deux fois, Greg va tout de suite a sa banque située a deux pas de la et échange un billets de dix dollars contre des « quarters » (des pieces de 25 cents), qu’il nous donne en totalité.

 

Encore sous le choc d’une telle bienveillance, nous faisons tranquillement notre lessive tout en chantant les louanges de ce Greg sorti de nulle part devenu pour l’espace d’une journée notre chevalier servant.

 

Quand il revient, notre linge étant encore dans le sechoir, nous reprenons notre conversation sur nos études, notre voyage, sur la beauté de la France,... et l’endroit ou nous allons loger ce soir.

 

Tout d’un coup Greg nous dit :

 

- « Ecoutez, je ne veux pas que vous restiez ici sans savoir ou vous allez dormir ce soir. J’ai appellé mon fils et il ne sait pas ou vous loger alors je me suis dit que si vous vouliez, vous pourriez peut etre venir loger chez moi a Conway et demain matin tot, je vous ramene a Little Rock pour que vous puissiez faire du stop tranquilement vers Memphis... »

 

Notre premiere réaction est silencieuse. On ne sait plus que penser, que dire. On se regarde tous les trois en souriant. En l’espace d’une ou deux minutes on fait un mini-conciliabule en francais. Mais la réponse s’impose tout de suite a nous. Puisque on n’a rien de special a faire, qu’on a pas de programme pré-établi et que notre voyage est base sur la rencontre, allons dormir chez ce gars.

 

Notre reponse ne se fait pas attendre :

 

- « D’accord, allons dormir chez vous, c’est vraiment trop sympa de votre part. Mais alors si on vient chez vous, on vous cuisine un repas francais ! »

 

- « Parfais. Allons a la bibliotheque, puis quand vous aurez finit avec internet on pourra retourner a Conway. »

 

En arrivant a la bibliotheque, Greg nous dit :

 

- « Pendant que vous serez dans la biliotheque moi je vais encore faire deux trois courses. Est-ce que vous voulez reprendre vos sacs ou les laisser dans le coffre ? »

 

- « On peut les laisser dans le coffre, pas de probleme. »

 

- « Vous me faites confiance a ce point la ? » repond-t-il de maniere a la fois surprise et heureuse.

 

A nouveau on se regarde tous les trois. L’idée qu’il puisse partir sans revenir avec nos sacs ne nous avait meme pas traversé l’esprit. Pour nous c’etait evident : il nous fait confiance et en retour naturellement on lui fait confiance. Et c’est ce qu’on lui dit :

 

- « C’est une histoire de confiance mutuelle. Vous, vous n’avez pas peur que nous soyons des terroristes et qu’il y ai des bombes dans nos sacs ? »

 

La il nous livre une réplique memorable :

 

- « Non je ne crois pas que les terroristes font leur lessive, en tout cas ce ne doit pas etre leur priorité comme c’était le cas pour vous. »  

 

Il nous laisse a la bibliotheque ou on profite de l’internet gratuit pour vous donner des nouvelles de notre marche dans les Ozark Mountains.

 

Deux heures apres on se retrouve pour aller chez lui. La il nous dit :

 

- « Vous savez, pres de Little Rock il y a une petite montagne tres jolie, qu’on peut grimper en moins d’une heure. Vu que vous aimez bien marcher je pense que cela vaut le coup d’y aller. En plus a cet heure la on a des chances de voir le soleil couchant sur la ville, les montagnes et le fleuve. »

 

Ok, nous on est ouvert a tout alors immediatement on embarque.

 


Pour faire court on va arreter la. En resume, cela donne une balade splendide avec un point de vue a 360 degres, un tres bon repas : flammenkuche, salade verte aux noix, tarte aux pommes et a la cannelle, vin rouge,..., une soirée a discuter et a rire avec Greg et sa femme Peggy, une nuit tres reposante dans de bons lits – d’autant plus apréciable apres une semaine de camping – un petit dej cuisine par Greg a base de viande de biche qu’il avait chasse lui-meme, un retour en voiture avec Greg a Little Rock et des adieux quasi-dechirants avec notre ami de toujours. 

 

 

Sans faire de stop on n’aurait jamais eu la chance de rencontrer la gentillesse de Greg. C’est genial de pouvoir se laisser ainsi bousculer par l’inconnu.  Finalement tout notre voyage est entierement tourné vers cela, apprendre a accueillir l’inattendu. Rien n’est sur. Rien n’est jamais completement defini a l’avance. Chaque rencontre est suceptible de changer notre itineraire, nos « projets », nos vies et c’est ca qui est genial.

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21 décembre 2006 4 21 /12 /décembre /2006 00:04
Nous voila donc a la Nouvelle Orleans. Malheureusement notre arrivée triomphale dans la ville ne s'est pas faite sur un magnifique trois mats mais au sein d'un train... Eh oui, tous les projets ne peuvent pas toujours reussir... mais bon, on essaye quand meme tout.

En tout cas.

Sur les conseils de Jill, une volontaire d'ATD Quart Monde qui travaille a Washington DC, nous avons décidé d'aller a la rencontre de la Nouvelle Orleans en travaillant et vivant avec une assocation locale appelé Common Ground. Voir : http://www.commongroundrelief.org

En effet un an et demi apres l'Ouragan Katrina qui a dévasté la ville, la Nouvelle Orleans a encore besoin de la presence de ces ONG qui aident a reconstruire la ville.

En l'occurence l'association Common Ground est consitué d'un noyau de jeunes venus des quatre coins des Etats-Unis – tous plus ou moins altermondialistes, confiants en l'etre humain et un peu anarchisants – et de centaines de volontaires qui vont et viennent pour des periodes plus ou moins courtes de volontariat.

En echange de 6 jours de travail par semaine, l'association nourrit et loge les volontaires dans une ancienne ecole abandonée depuis l'Ouragan.

Suite a l'Ouragan des enormes quantités d'eau ont été déversé dans le lac qui touche la ville et les marais environant. La pression de l'eau a été tellement forte que les digues ont explosé et la ville a été completement innondée. Dans certains quartiers l'eau a atteint 3 metres de hauteur. Pendant pres d'un mois ! des quartiers entiers ont été sous les eau.

On vous laisse imaginer les dégats dans des maisons faites a 90% de bois.



Vous pouvez voir sur la voiture la ligne de l'eau dans un quartier ou l'eau n'est pas trop montée.

Résulat de l'inondation, toutes les maisons sont completement moisies et parfois infestées de termites. Suite aux moisissures, l'air dans ces maisons est devenu toxique.

Pour que la maison soit réhabitable, il faut enlever tout de la maison sauf la charpente, afin de pouvoir ensuite la décontaminer.

Actuellement la majorité du travail fait par l'association consiste donc a “gutter” des maisons.

On enfile donc nos masques, nos combinaisons, nos botes, nos gants, on retrouve notre equipe de travail, on prend nos outils et on passe la journée a “gutter”.

En gros, "gutter",  cela veut dire vider la maison de toutes les affaires qu'il y a a l'interieur – télé, frigo, meubles, photos de famille, jouets d'enfants, cadres,... - puis detruite tous les murs intérieurs de la maison:

sortir tous les débris, enlever tous les clous, les portes, les lavabos,...

On ne conserve que l'ossature bois qui reste utilisable.

Le soir, apres le travail, tout le monde (actuellement plus de 300 personnes du au fait que c'est les vacances pour les etudiants americains) se retrouve pour manger ensemble, parfois regarder un film, ecouter une conference ou meme danser.

Ainsi va la vie pour nous en ce moment, vivant et travaillant au rythme de la Nouvelle Orleans qui se reconstruit. Beaucoup d'images nous restent en tete, beaucoup d'idees nous viennent a l'esprit. C'est sur, c'est une experience marquante. On va continuer d'apprendre, de ressentir, de clarifier nos idées et on vous enverra un message un peu plus réflexif bientot.

A d'abord,

Les cameleons.
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20 décembre 2006 3 20 /12 /décembre /2006 00:45

Indice :

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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 21:07
Quelques éléments de contexte :
-         6 jours de marche
-         Aucun point de ravitaillement donc on porte la nourriture pour l’ensemble de la marche 
-         Aucun refuge, toutes les nuits en tente
-         Aucune personne dans ces montagnes, un seul « hi ! » prononcé en 6 jours
-         On est en décembre donc il fait froid, très froid. Entre 0 et 5 degrés le jour. – 15 la nuit.
Pour simplifier, on va une nouvelle fois vous décrire une journée typique :
7h. Le réveil sonne. On pointe le nez sors du sac de couchage. Putain qu’est-ce qu’il fait froid ! Personne n’ose bouger. Petit a petit, prenant notre courage a deux mains on s’extirpe de la chaleur de nos duvets. 
 
« Tiens, Ignace a encore du coller sa tête contre le bord de la tente cette nuit » car au matin il a de la neige sur le bonnet. (On dort évidemment avec bonnet, écharpe et polaire dans nos sacs de couchage qui vont jusqu'à – 10.)

On sort de la tente. Le ciel est bleu – comme tous les matins – le soleil se lève et fait briller le givre qui recouvre le sol. La gorge sèche on saisit la gourde pour se désaltérer mais l’eau a gelé pendant la nuit… Décidément il fait vraiment froid.

 

 
7h20. Premier reflexe de survie, on allume le feu – un précieux allié pour faire face a la rudesse du climat.

Une fois le feu allumé, on va a la rivière pour chercher de l’eau, puis on la fait bouillir sur le feu pour se préparer le thé et le café.
8h30. Petit dej. Un demi-paquet de muesli pour 3 et 1/3 de pomme. 
 
Jusqu'à 9h30 : On se réchauffe. On attend la fin du feu. On pli bagages. On range la tente. On se met en route.  

 

11h30. Première pause. 1 minute pour manger 1  barre de céréales.

 

13h. Pause du midi dans un décor toujours aussi idyllique… et gelé ! On ne prend pas plus de 15 minutes pour finir le repas, sinon on risque de prendre froid…

15h. On commence à chercher un endroit pour se poser. Qualités requises : sol le plus sec possible, plat, pas de vent et eau a proximité. Pas toujours évident dans ces montagnes très boisées et humides.

15h30 C’est l’heure de monter le camp. Des qu’on s’arrête de marcher, la mécanique se met en route. Chacun a son rôle et on s’active. Il faut :
-         enlever les pierres a l’endroit ou on va mettre la tente
-         recouvrir cet endroit d’un tapis de feuilles sèches

 

    - préparer un coin feu - a l’abri du vent - en ovale pouvant accueillir 2 feux : 1 pour cuisiner et 1 pour se réchauffer

-         ramasser et casser du bois en quantité suffisante pour le soir et le lendemain matin
-         allumer le feu

 

     -         aller chercher de l’eau pour cuisiner

 

 

 

-         monter la tente et y installer la couverture de survie (en guise de tapis de sol)

 

17h30. Alors que la nuit finit de tomber, on entame le repas du soir. Des variantes – fromage, tomates, épices, fruits en conserves – autour d’un paquet de 680g de pates.

 

 

18h a 20h. Veillée tardive autour du feu.

 

20h. La partie la plus dure – et redouté – de la journée commence : arriver a se coucher, s’endormir et passer près de 12h dans un frigo qui se transforme en congélateur passée 3h du mat…

 

 

Et voila.

 

 

Vous allez nous dire : « Tous ca pour quoi ? »

 

 

Eh bien… On en avait besoin. Besoin de sortir des villes. Besoin de mettre notre corps a l’épreuve du froid, de la fatigue et de la faim.

 

 

Pourquoi se mettre ainsi en difficulté ?

 

 

Pour se sentir pleinement vivant. Pour ressentir dans le sens fort de ce mot. Pour redécouvrir la richesse et le bonheur de choses simples : un bon café le matin, les rayons du soleil après 2h d’ombres, la chaleur d’un feu a la tombée de la nuit.

 

 

Et puis, la magie de la nature, de la marche et des yeux plongée dans le feu c’est que cela éclaircie naturellement les idées. Cela nous laisse avec des pensées claires et sereines.

 

 

On revient ravigoré, heureux et plein d’énergie.

 

 

Prenez soin de vous,

 

Les caméléons
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8 décembre 2006 5 08 /12 /décembre /2006 20:59

Tout ne tient à rien. Improvisations, hasards et liberté.

Nous avons choisi de nous fixer pour ce voyage un seul guide : « l’improvisation» ! Nous « pilotons a vue » au gré de nos envies et de nos rencontres.

Concrètement cela veut dire quoi ?

Exemple :

Brooklyn, New York, 21 Novembre 2006.

On débarque dans un nouvel appart de « couchsurfing ». Une usine désaffectée transformé en immenses lofts ou les locataires – quasiment que des artistes – peuvent construire ou détruire tout ce qu’ils veulent. Un lieu qui respire la créativité. Parmi nos hôtes, un musicien guide de la ville de New York et une anthropologue musicienne qui revient d’un tour du monde a la rencontre de peuples nomades au Maroc, en Mongolie, en Inde, en Tanzanie,…

Mais revenons à notre jeu du hasard. Après notre premier repas dans cet appart, nos hôtes étant tous occupes, ils décident soudainement de nous amener chez leur voisin : une artiste peintre délurée et monomaniaque qui ne fait que des peintures d’une poupée effigie de Van Gogh et son copain guitariste ayant décidé de quitter New York pour Knoxville, Tennessee, plus clame et plus propice a la création musicale selon lui.

Sans trop savoir quoi se dire, on leur raconte un peu de notre voyage et on leur parle de notre idée de prendre le bus de Washington DC à la Nouvelle Orléans.

En entendant cela, le gars, Scott, nous dit :
- « Mais pourquoi n’allez vous en bateau à la Nouvelle Orléans ?!? Il parait que c’est possible de descendre le Mississippi en bateau… Moi c’est mon rêve ! »

Notre réponse ne se fait pas attendre :
- «  Oui tu as raison, on descend le Mississippi en bateau.»
- « Pardon » répond Scott.
- « Oui oui, c’est bon, pour nous c’est décidé, on va chercher un bateau pour descendre le Mississippi. »

Et voila comment d’un seul coup, en une phrase, nous avons décidé d’aller a la Nouvelle Orléans en bateau. Aussitôt, on se met avec Scott a chercher sur une carte une grosse ville sur le Mississippi. On repère tout de suite Memphis dans le Tennessee. Des le lendemain matin, on prend des billets pour faire DC-Memphis une semaine plus tard.

L’improvisation pourrait s’arrêter la. Mais après 15 jours a New York et une super semaine pleine de nostalgie et de rencontres à DC, on se dit qu’on en a un peu marre des villes et qu’on voudrait aller marcher dans la montagne.
Étant donne qu’on a déjà pris nos billets pour Memphis, on se met à chercher un endroit ou marcher par la bas. Avec l’aide de notre ami internet, on découvre avec joie et surprise que de l’autre cote du Mississippi, il y a l’Arkansas, que dans l’Arkansas, il y a les Ozark Mountains et que dans ces montagnes, il y a l’Ozark Highlands Trail, un des plus beau sentiers des USA semble-t-il.

Il ne nous en faut pas plus. DC-Memphis-Little Rock en bus. Puis première tentative de stop, a 3 et avec 3 gros sacs, aux États-Unis. Brillante réussite. Le stop a trop trop bien marche a l’aller et au retour. Les gens sont très sympas. D’ailleurs, on vient de se faire la remarque qu’avec leurs pick-ups et monospace, les américains sont le peuple qui a le plus de place pour des auto-stoppeurs!


Le hasard nous a donc mené dans ces magnifiques montagnes d’où nous revenons tout juste après une semaine de marche intense et de froid polaire. Récitdans un autre article : http://descentedesameriques.over-blog.com/article-4843484.html


Demain, on va donc à Memphis et on se met a la recherche d’un bateau pour la Nouvelle-Orléans.

Au milieu de toutes ces péripéties, nos pensées sont aussi souvent tournées vers la France et la Belgique. On pense bien fort à vous.

Seb Ig Ma
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28 novembre 2006 2 28 /11 /novembre /2006 03:33

New York City - la Tour de Babel



























Après 15 jours de folies à New York, ca n’a pas été facile de prendre le chemin du départ. On en sort plein d’images, d’impressions de sentiments,… On a donc décidé de vous faire part en vrac de certaines de ces impressions.

Bonne lecture.

 

Multi-culturalité

 

Ce qui était marrant à New York c’est que lorsque l’on parlait francais entre nous dans la rue ou dans le métro, cela nous paraissait tout à fait normal. En effet, à New York, tout le monde se parle dans sa propre langue. On ne parle anglais que pour se parler entre “communautées”. New York, c’est Babel.

 

Chaque quartier est un pays, et pour nous qui aimons marcher, c’est un véritable tour du monde que nous avons fait pendant nos 15 jours là-bas.

 

Dans le premier quartier de Brooklyn ou on habitait, tout le monde parlait espagnol – il y plus de 2 millions de latinos americains à NY. Dans le supermarché on disait « Hola » en entrant et « Muchas Gracias » à la caisse.

 

A deux pas de là, un quartier juif. Tout est écrit en hebreux.

 

A trois pas, un quartier de noirs americains. Pas un blanc à l’horizon.

 

Little Italy. China Town. Des mondes à part entiere.

 

Après on a habité dans un quartier Russe. Dans le supermarché, tout est écrit en Cyrillic, des Babouchka font leurs courses, et le caissier ne parle que le russe. 

 

Que de mondes dans ce monde.

 

Que de mondes dans cette ville.

 

New York est vraiment une ville incroyable. En 15 jours, nous n’avons fait que toucher du doigt toute cette diversité culturelle, mais déjà elle nous impressionne.

 

 

PS : On part marcher 15 jours a partir du 1er decembre dans l’Arkansas, through the Ozarks mountains donc on n’aura pas accès à internet. Pour plus d’info sur la ballade allez voir le site http://www.fs.fed.us/oonf/ozark

 

BABEL – Le film

 

Pendant notre sejour New Yorkais nous avons été voir le dernier film d’Alejandro Gonzales Inarritu (Amours Chiennes, 21 Grammes), intitulé BABEL. Etrange clin d’oeil du destin qui nous fait aller voir - un peu par hasard - ce film dont le nom pourrait carractiser à merveille la ville dans laquelle nous étions.

 

Ce film - beau et dur - nous a inspiré quelques commentaires.

 

Comme il est impossible d’en faire le resumé, voila un des resumés “officiels”:

 

En plein désert marocain, un coup de feu retentit soudain. Il va déclencher toute une série d'événements qui impliqueront un couple de touristes américains au bord du naufrage, deux jeunes Marocains auteurs d'un crime accidentel, une nourrice qui voyage illégalement avec deux enfants américains, et une adolescente japonaise rebelle dont le père est recherché par la police à Tokyo. Séparés par leurs cultures et leurs modes de vie, chacun de ces quatre groupes de personnes va cependant connaître une même destinée d'isolement et de douleur...

En quelques jours, tous vont faire l'expérience d'un profond sentiment de solitude - perdus dans le désert, dans le monde, et étrangers à eux-mêmes. Tandis qu'ils expérimentent les pires moments de peur et de confusion, ils découvrent aussi la valeur de l'amour et du lien qui unit les hommes…

 

Pendant 2h30, le film nous fait valser entre les Etats-Unis, le Mexique, le Maroc et le Japon, entre l’anglais, l’espagnol, le marocain, le japonais et le langage des signes.

 

A la fin du film, personne n’ose sortir de la salle. Pas un bruit, pas un mot, pas un mouvement.

 

Quand on sort finalement du film, on se dit “ comme par hasard, pour ceux qui sont blancs et americains, cela finit toujours bien ! ” pas pour les marocains, pas pour les mexicains…

 

Pourquoi ?

 

Parce que le realisateur est un americain qui veut faire plaisir à ses conpatriotes ?… Non puisque le realisateur, Inarritu, est mexicain.

 

Alors pourquoi ?

 

Peut être parce qu’Inarritu voulait décrire la realité et non pas un conte de fée.

 

Le monde n’est évidemment pas facile pour tous et Inarritu nous le rapelle de maniere saisissante et tragique.

 

Je ne suis pas sur que je voulais voir ce genre de film la ce soir… mais je l’ai vu. Je suis sûr que je ne veux pas vivre dans le monde tel qu’il est decrit par le film… mais pourtant j’y vis.

 

La realité n’est pas toujours telle qu’on voudrait qu’elle soit.

 

La realité est que le monde est petri de beauté - on en rencontre sans cesse dans notre voyage - mais que la beauté ne suffit pas à effacer l’injustice. On vit dans un monde ou le pire cotoie le meilleur. On est des etres humains au sein desquels cohabitent le pire et le meilleur.

 

Parfois on oublie cette realité, ou disons plutot, parfois on voudrait oublier cette realité. Il y a tellement de belles choses dans ce monde, tout est si facile pour nous, que parfois on en oublierait que tout le monde n’y a pas accès et que ce n’est pas le cas pour tout le monde.

 

Bon, se rappeler que le monde est dur n’est pas une finalité en soi. Il ne s’agit evidemment pas juste de pleurer toute la journée en pensant au triste sort du monde… Ce film nous fait plutôt reprendre conscience de la chance que nous avons et que lorsque nous vivons quelque chose de rare il faut essayer de le partager avec ceux qui nous entourent pour que cela puisse s’étendre...

 

Connaitre, re-connaitre et essayer de comprendre l’injustice n’est que le premier pas d’un processus de conscientisation, puis d’actions plus éclairées, plus lucides.

 

Ce film est aussi finalement une reflexion sur les relations à un niveau individuel entre êtres humains et sur la difficulté de ces relations. Finalement, c’est un film sur l’incomprehension. Sur la difficulté de se comprendre, entre peuples si differents, mais aussi entre parents et enfants, et tout simplement entre êtres humains.

 

On a encore du travail...
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